Ceux qui se rendent parfois aux Etats-Unis savent qu'il faut désormais passer par la moulinette de la base de données anti-terroriste qui a fait couler beaucoup d'encre sur les données collectées et conservées ad vitam aeternam. Ce n'est pas officiellement un visa, juste les procédures administratives pour tenter d'éviter que n'entrent sur le territoire des Etats-Unis d'Amérique des personnes douteuses et dangereuses. Soit et why not?
Quelle ne fut pas ma surprise, hier, lorsqu'une personne de mon entourage a utilisé mon ordinateur pour renouveler cette autorisation, valable deux ans pour des séjours inférieurs à 90 jours. D'abord, le formulaire a changé de telle sorte qu'aucune référence ne vous est donnée en cas de problème nécessitant de contacter le consulat américain. C'est nouveau.
Ensuite, le français est plus qu'approximatif, surtout dans la confirmation du paiement adressée par un établissement italien. Glissons.
Enfin, dans les champs obligatoires, sans lesquels la demande ne peut être prise en compte, se trouve un champ "province". Ce formulaire est sans doute pensé pour les belges ou les québécois mais en France, il n'y a pas de provinces, juste des régions et des départements. Or, le pays sélectionné était bien la France. Donc on met quoi ? Nous avons entré "Ile de France", ce qui n'a aucune signification juridique mais a eu le mérite de satisfaire l'ordinateur qui gère derrière, ce qui soit dit en passant en dit long sur la qualité de l'information recueillie (cela serait-il passé si nous avions inscrit "Bretagne" ?)
Mais surtout, je suis en colère.
A sa mise en place, il y a quelques années, la délivrance de cette autorisation était instantanée et gratuite.
En 2010, elle est devenue payante, à raison de 14 ou 15€ me semble-t-il, et sa délivrance était également immédiate -du moins je suppose pour les personnes non suspectes.
Eh bien hier, le montant acquitté s’élevait à 45€ pour une délivrance non plus immédiate mais dans les 24 heures. Pour 10€ de plus, cette délivrance intervient toujours encore immédiatement...
De qui se moque-t-on ? Pourquoi ne pas appeler un chat un chat et préciser qu'il s'agit d'un visa ? A la grande rigueur, je veux bien faire ma B.A. si cela permet effectivement d'éviter des attentats, même si je ne suis pas bien sûre de l'efficacité de ces mesures.
De même, je veux bien qu'on conserve mes données pendant 180 ans et qu'on les file à tous les services de renseignements de la terre. Citoyenne lambda, casier judiciaire vierge, droguée uniquement au lait frais quotidiennement et au foie gras occasionnellement (quoique, parfois j'ai des phases roquefort ou confit de canard mais je digresse) je n'ai à ce jour rien à me reprocher : pas de substances illicites, pas de pensées subversives ni contraires à l'ordre public et encore moins de velléités attentatoires à la vie d'autrui, pas de fraude fiscale ni aux allocations (dont je ne bénéficie pas), 12 points sur mon permis de conduire... rien, nada, nichts, nothing.
En revanche, je suis irritée au plus haut point contre l'Union Européenne qui se masturbe les méninges au sujet des éventuelles mesures en retour contre ce racket et ce depuis des années. Nous avons notre lot de terroristes et même si les effroyables attentats d'Atocha à Madrid ou des bus à Londres ont été moins meurtriers que ceux des tours jumelles, après tout pourquoi ne contrôlerions nous pas, a priori, qui entrera sur notre territoire ne serait-ce que dans l'espace Schengen ? Le sésame pourrait être délivré, disons immédiatement, contre la modeste somme de 60 dollars.
Allez, maintenant que j'ai râlé un bon coup, vais me faire un thé... :-)